Tout l'hiver dans le même pull-over
Remonter les fleuves, descendre les rivières
Les vendredi soir à la piscine
Les K7 de JC Van Damme,
Stallone, Mel Gibson, testostérone
Les hivers sans neige, les étés sans plage
Répétition d'otite, mais le soir au feu d'artifices
Les pyjamas rouge de la Redoute
Les gens sans arrêt sur les routes
Les mots de ma grand-mère
Courir le samedi matin jusqu'à la mer
Des histoires dans la tête qui remplissent des cahiers
La cour, les couloirs du collège vides le matin peu avant huit heures
Midi à la plage. Faire la planche, nager un peu, lire quelques pages
Les pétards achetés au Cash Affair's
Comment j'avais peur de lâcher le bord dans le grand bassin
Mon écriture se déforme de la plume au stylo bille bleu, noir, vert ou rouge du fond de trousse ou fond de sac
Et d'autres choses :
Message obscène sur le répondeur du téléphone de la maison, ma soeur a enervé un gars
Dans les couloirs du collège, tu fais le singe avec tes nouveaux potes
Une carte circulait dans la salle de cours pour ton anniversaire, j'avais écrit :
"Je te souhaite tout le bonheur du monde", référence à une chanson du moment
(Quand j'avais fait un malaise en plein exam', j'avais été envoyé aux urgences, tu avais appelé chez moi pour savoir comment j'allais, je crois que tu m'aimais un peu)
Les dimanches soirs, on allait fouiller dans les containers devant la déchetterie, recherchant journaux, magazines, vieux bouquins...
(A la librairie du Rohan, on revend des Harlequin)
Cette petite pitié en écoutant les recalés des télé-crochets ou d'émissions qui ont bidé
Prof d'anglais à la fac qui me rappelle prof d'anglais au collège : est-ce la même personne ? Trouble... Elle me sourit étrangement. Jamais su si j'avais rêvé.
Et cette prof d'espagnol en quatrième que je crois retrouver quelques années plus tard dans un jeu télévisé (même prénom, même apparence, même métier)