Voilà : un matin, tu te réveilles avec encore un rêve en tête. C'est un matin d'hiver, le givre recouvre tout, tout est blanc, et tu as la fièvre. Voilà : un matin, un rêve, un amour en tête, et toute ta vie continuera à partir de ce moment.

Des paroles me reviennent de la célèbre chanson de Reggiani "Les loups sont entrés dans Paris", écrite par Albert Vidalie :
"Les hommes avaient perdu le goût
De vivre, et se foutaient de tout
Leurs mères, leurs frangins, leurs nanas
Pour eux c'était que du cinéma
Le ciel redevenait sauvage,
Le béton bouffait le paysage... D'alors"

Le samedi après-midi, il n'y a pas beaucoup de monde pour manifester contre le coup de force présidentiel. Ah ça préfére faire les boutiques pour acheter des babioles, bricoler dans sa baraque et ça tient plus à sa bagnole qu'à la liberté.
Attirés par l'odeur du sang
"Il en vint des mille et des cents
Faire carouss', liesse et bombance
Dans ce foutu pays de France
Jusqu'à c'que les hommes aient retrouvé
L'amour et la fraternité... Et alors"
Drapé dans son drapeau violet de l'Union Pirate, un gamin accourt pour faire ralentir la tête de manif. On n'est pas nombreux, on va trop vite. Ensuite, il marche avec les camarades les yeux collés à l'écran de son téléphone. Il suit peut-être sur les réseaux ce qu'il se passe dans les autres villes, mais pourquoi n'est-il pas pleinement dans le moment et les lieux que nous traversons en scandant les habituels slogans antifa et anti-flics ?