D'abord c'est un éléphant.
Puis non, c'est un cheval.
Les quatre pattes enlisées dans la boue du bord de la rivière.
Hennissant en vain.
Un jour, être ce pauvre cheval
Je l'ai sauvé, pas le choix.
Un jour, avoir l'élégance du cheval...

Les nuits sans animaux
Nous sommes les animaux
Nous sommes enfin normaux
Il n'y a qu'une terre et qu'un ciel
Et nos mains qui creusent la terre et le ciel
Aveugle qui cherche le soleil
Du bout des doigts toucher le merveilleux
Traverser l'écran froid...
Entrer dans le clip, comme clandestin
Et passer par là, vers lui, en lui
Les amants n'y verront que du feu
Mais je réchaufferai mes mains
Sur lui ou lui, la jeune star ou son petit ami.

Plus tard, qui est cet homme qui prêche dans le désert ?
Dans les rues vides, il n'y a que moi qui le suis.
Mais ses mots montent jusqu'aux fenêtres, ouvertes pour l'écouter, ou fermées pour ne pas l'entendre.
Je m'en fiche d'avoir choisi le bon ou le mauvais cheval, qui gagnera, qui perdra, je ne joue pas au tiercé.
Mais je me trompe peut-être d'homme et d'idées. Le saurai-je un jour ?