A court d'argent, plusieurs villes vendaient au plus offrant les noms de rues à des petites et grandes marques : avenue Coca-cola, boulevard H&M, rue Norauto, etc. Les noms des musées, des gares, des autoroutes étaient aussi mis sur le marché.

Cheveux peroxydés dans un costume couleur rouge à lèvres, le hit boy de la saison, Troye Sivan, mon Troye, dans la salle des trophées, sous les éclairs des flashs, il parait si pâle et fade, sans ombre sous les lumières.

Je tape avec fébrilité des noms sur un site qui répertorie les avis de décès depuis plusieurs années. Je finis par saisir mon nom. Si ça se trouve...

Les mères au foyer attendent leur feuilleton quotidien. C'est le début d'après-midi, le quartier est endormi, siestes des petits et des anciens, les plus actifs jardinent un peu, tirent des chariots de course vers le supermarché, poussent des landaus. On dirait que le temps s'est arrêté.

Je discutais depuis plusieurs semaines avec une personne sur une application de rencontres avant de me rendre compte qu'il s'agissait d'un robot. Comment aurais-je pu le savoir ?

Lorsque le fin du monde fut annoncée, les gens furent heureux, ils accueillirent la nouvelle comme une libération, sortirent dans la rue pour une ultime fête. Tous les soucis étaient envolés, puisque c'était la fin de tout. On faisait de la musique, on chantait, on dansait tous ensemble, jeunes, vieux, pauvres, riches, croyants, mécréants, l'imminence de notre disparition collective nous liant comme jamais. C'était beau.