Du changement dans l'air. Le gouvernement vient de découvrir qu'il y a moins de contamination dans des espaces infinis que dans des lieux confinés. L'air parait-il circulerait mieux dehors. Le vent serait moins nocif que la clim'. Mais une règle annule l'autre, ou s'ajoute à une autre, on ne comprend plus très bien et on se perd dans les restrictions. Couvre-feu, 20 heures, puis 18 heures, puis 19 heures. Un kilomètre autour de chez soi, puis vingt, puis dix, avec ou sans attestation, on ne sait plus. Les commerces ouvrent, ferment, et rouvrent au gré des décisions.
Alors, le bon sens prévaut : aller courir le soir lorsqu'il y a le moins de monde dans les rues, croiser quelques chiens qui promènent des confinés, respecter les gestes barrière en changeant de trottoir. Partir dans les bois là pendant que le loup n'y est pas. Quitter la civilisation. Respirer, par le nez, par la bouche, cet air qui n'a pas encore été privatisé. L'air marin, l'air frais du matin, l'air qui reste dans la tête, l'air de rien à faire... Parce que la fin du monde ressemblera à ça : on sera tous cloîtrés chez soi avec un beau ciel bleu dehors... Alors autant profiter.