Histoire de Papa : papa trompe maman, papa quitte maman, papa est un connard.
Histoire de Louna : Louna petite fille à papa ne supporte pas que papa trompe maman, qu'il la quitte parce que c'est un gros connard.
Histoire de Maman : maman est trompée par papa, quittée comme une merde, c'est un conne juste bonne à pleurnicher sur ses photos de mariage cucul sur une plage normande ou bretonne, où est-ce qu'ils se sont marié déjà ces deux cons ?
La vie, c'est des putains d'histoires débiles avec des connards qui trompent des connes.
On cherche tous à être aimé mais on sait bien que c'est du "bullshit". C'est comme sur les réseaux : "donnez-moi vos putains de likes les gens", mais je ne vais pas passer pas mes journées à faire la somme de vos merdiques petits "j'aime" à la con sur mes selfies de merde.
J'en ai marre de me maquiller, trouver la meilleure lumière, la meilleure pose... A quoi ça rime ce fucking carnaval ?
Et puis, j'ai l'impression que c'est une autre personne qui fait ses trucs débiles avec son téléphone : des grimaces idiotes sur des filtres pétées... A douze ans, mon père m'a offert un i-phone, et j'ai fait comme tout le monde, les mêmes applications, les mêmes réseaux avec les mêmes profils (pseudo à la con, selfie avec un sourire forcé, petite présentation en toc avec une citation de merde en anglais et quelques émojis à pleurer de la pisse). Mais j'avais compris qu'il fallait être exactement ce qu'on attendait de moi, il n'y a pas plus simple, il suffit de suivre le troupeau.
J'ai fait semblant mais ça ne marche pas. C'est comme la bouffe, ça ne passe pas. Je n'arrive pas à avaler ces conneries, ça bloque dans la gorge. Je ne suis pas une abrutie d'oie qu'on gave. J'ai des cernes parce que je m'affame, parce que je dors pas, mais personne ne veut voir ma gueule de merde. Ils veulent voir la petite Louna, ses belles tresses bien serrées, dans sa petite robe rose et blanche avec laquelle je préfère me torcher si jamais le peu de merde que j'avale produit quelques étrons.
Histoire de Louna : pas d'histoire, au lit, avec un trémadol, deux poupées vaudou et un téléphone déchargé. Putain de saloperie de batterie qui se vide plus vite que mon estomac deux doigts dans la bouche au-dessus de la cuvette. C'est même pas vrai, je déteste vomir. Je passe mes journées à boire de l'eau aromatisée, je passe la journée à pisser.
Histoire de Louna donc : Louna a 250 abonnés sur Insta, Louna a épuisé 5 psys, Louna est suivie par des vieux gars dans la rue, Louna a 2500 photos de crottes de nez, Louna vend des photos de ses pieds, Louna a cassé la gueule a une troisième, Louna est folle amoureuse du bad boy du collège, elle voudrait se faire soulever par ce demeuré qui se fait lui même des croche-pied. Tout ça c'est rien que des conneries de merde, Louna ce n'est rien de tout ça. Louna c'est moi et personne d'autre. Louna elle t'emmerde ! Louna tu ne la connais pas. Ferme ta putain de salope de bouche de pute. Ferme tes yeux de connard. Je ne dirai rien, rien jamais rien, je ne te montrerai rien de vrai, je garde tout pour moi. Ce que je pense de vous, si je vous aime ou si je vous déteste. Sous le flot d'insultes ou les yeux doux de petite biche apprivoisée, ou pas, tu ne sauras rien. Papa je t'embrasse très fort, en souhaitant ton bonheur ou ta mort, tu ne sauras pas, ce sera selon. C'est comme ça. Il faut que ça rentre dans ta vieille petite tête de papa.
Histoire de Louna. Un, deux, trois. Louna aime quelqu'un, plus que tout, mais elle le garde pour soi. Louna écrit sur un cahier d'autre mots que personne ne lira jamais. Louna a une passion secrète, elle passe des heures à y penser, elle lit tout ce qu'elle trouve sur internet, mais pas question de dévoiler cette passion. Louna c'est moi, c'est pas toi : tu ne sauras RIEN.