Être dans la vie
dans la ville
dans le temps
parmi les gens
Fanfare, tintamarre un soir dans le square
Un jour au cirque, un autre à la foire
La langue des clowns, celle des percussions
Que nous suivons de place en place
Tremblent les bâtiments, nous dansons
Mille nous nous sentons un million
Ce monde fou qui remplit les espaces
Que je traverse dans angoisse
Au contraire le plaisir d'embrasser la foule
Comme chanteur slammant sur cette houle
Union des mains, union des voix pour acclamer
Jazz manouche, afrobeat ou rock énervé
Corps contre corps ou contre les baffes scotchés
Techno reggaeton dans les quartiers
Ou poings levés chanter "Y'a Pas d'arrangement"

18 juin.
Jean délavé, tee-shirt canari rayé de blanc
Fin de canicule, incertain temps
Fin de période politique, demain dernier tour
Aujourd'hui dans la rue, pour la fière marche
Faire partie du fleuve qui traverse la cité
Être de ceux, de celles qui crient égalité
Sans avoir peur d'être photographié
Ou si peu... ou au contraire à l'idée excité
D'être à la une des journaux affiché
Je suis encore divisé, mais je suis là
Parmi ces gens, je participe au mouvement
Je suis dans le flot, le torrent humain
Mille nous nous sentons un million
Pour chanter, danser ou revendiquer
Prendre le temps dans le présent
Sur le fil de l'époque, des souvenirs tissés
Des plaies soigner, des projets imaginés