Je suis Indiana Jones poursuivi par des nazis.
Indiana Jones se réfugie dans une ambassade d'un pays neutre.
Je pousse la porte d'une chambre.
Sous un drap, la forme d'un corps.
Sors du drap une mélodie fredonnée par voix masculine.
Je crois reconnaître un chant fasciste.
Les nazis auraient-ils infiltré l'ambassade ?
Indiana arrache le drap, découvre un garçon eurasien moitié nu.
Le garçon bondit du lit et prend une position de défense-pré-attaque avec les poings levés au dessus du menton.
"Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?"
Indiana répond : "Il y a des nazis ici ?
- Non, je ne crois pas. Moi, je suis tout le contraire en tout cas, je suis communiste. Et pas que..."
Je ne comprends pas.
Il ne porte qu'un bas de pyjama, J'admire ses abdos, ses pectoraux sculptés magnifiquement... Je sens déjà sous mes mains la dureté des muscles...
Il descend ses poings découvrant un sourire malicieux, il poursuit : "J'ai coché une autre case, vous voyez ? Et vous ?".
Moi quoi ? Suis-je communiste ? Suis-je autre chose ?
... Mais n'a-t-il pas compris à mon premier coup d’œil sur son anatomie d'Apollon ? On ne trompe jamais que soi-même... Que ressent-il face à moi ? Du désir ?... J'essaye de prendre une posture désirable. Que peut-il aimer chez moi ? Mon corps est si différent du sien. Mais ne recherche pas toujours ce qu'on n'a pas ? Orientation pour le même sexe, mais le goût du contraire ?
Il se rallonge dans le lit, remonte drap et couverture sur lui.
Ai-je le droit de le rejoindre ?
Que ferait Indiana séduit par une blonde. Il jetterait son chapeau dans les airs et plongerait dans le lit.
Moi, toujours gauche, embarrassé par ma gêne, je m'avance timidement, je soulève un coin de drap, j'entrevois le cul tourné de celui qui ne s'offusque pas du courant d'air que j'oppose à la chaleur de son corps...
Je tombe chemise, pantalon, manque de perdre l'équilibre en délaçant mes chaussures.
Et glisser sur le matelas, sur le corps... Contre les limites de son corps, bien durs, mais sur sa peau douce, mes mains ne savent plus où donner et prendre du plaisir.
Il se défend bien, il ne fait qu'une bouchée de mon corps avec sa belle poigne.
... Mais la porte de l'ambassade va céder sous les coups des assaillants, je dois, à nouveau, couper court au désir pour fuir, ou, de nouveau dans la peau d'Indiana, affronter les ennemis.

Épilogue.
Devant la fenêtre, il s'accroche à mon épaule.
Les nazis fêtent gentiment la prise des lieux avec les gens de l'ambassade. Tout le monde reprend en chœur de gais refrains patriotiques. Ambiance plus effrayante que celle des aboiements et des coups de crosse...
"Tu peux me prêter ton téléphone ?" Il me le tend immédiatement. Je suis surpris qu'il ne soit pas verrouillé, et en même temps touché qu'il me laisse entrer dans son intimité numérique... J'appelle la police municipale pour dénoncer le tapage diurne...