Renaud m'a inspiré cet article en partageant vendredi sur son blog Itinéraire d'un enfant assez gâté 10 couvertures du Livre de Poche.

Le livre de poche a été créé en 1953 et existe encore.
Comme j'achète des livres aussi bien neufs que d'occasion, dans les vide-greniers et foires aux puces, mes livres de poche sont de toutes les décennies.

Le Livre de poche a évolué visuellement, mais ce que je constate en premier, c'est le changement d'odeur des pages. Les livres récents n'ont plus cette odeur de poussière enivrante. Avec le format numérique, les livres n'ont plus d'odeur du tout. On pourrait regretter que le livre devienne immatériel... mais ce n'est pas mon cas : les étagères de ma certes petite bibliothèque croulent sous les livres, je ne sais plus où les mettre, dans le placard de ma chambre, dans des cartons au grenier... Qui veut voyager loin ménage sa monture, et ne la surcharge pas ; comment être libre comme le vent avec autant de choses à transporter avec soi ?

Dans une boîte à chaussures, je voudrais juste mettre les livres auxquels je tiens le plus mais le choix est difficile. Chaque année apporte son lot de déceptions, des livres dont on cherche à se débarrasser, mais aussi des lectures marquantes, et avec elles, des livres à garder, pour les relire un jour peut-être, ou juste les regarder, les toucher, les sentir.
Métaphysique des tubes Dernière lecture : Métaphysique des tubes d'Amélie Nothomb

Un livre assez charmant, autobiographie de 0 à 3 ans de l'auteure.
"Fin août. Midi. C'est l'heure du supplice. Va nourrir les carpes." La petite narratrice trouve les poissons du bassin de son jardin répugnants car ils ne sont que des tubes, tube qu'elle était jusqu'à deux ans, bébé restant jour et nuit dans une "passivité pure et simple".
Pour ma part, des gros poissons, peut-être des carpes, croisés de temps en temps dans mes rêves, ne me dégoûtent pas : j'aurais plutôt une sympathie pour leur placidité ; l'eau est mon élément préféré.

N°1000. 

Métaphysique des tubes est le numéro 15 284 du Livre de Poche. Le numéro 1000, c'était Le Grand Meaulnes d'Alain-Fournier. C'est le seul roman de cet écrivain mort au début de la grande guerre. Mais quel roman !
Le Grand Meaulnes N°357. Je lis sur une des premières pages écrit au crayon bille  : "M.-Christine Clémot". Les lecteurs écrivent parfois leur nom avant celui de l'auteur.
J'aurais pu aussi scanner la couverture de La Chartreuse de Parme, avec une vue de Carpentras sous un ciel rose (Carpentras, à la place de Naples). La couverture pour Le Rouge et le noir est sans images, le titre en grands caractères et deux couleurs suffit à lui-même.
Le rouge et le noir Tonio Kröger. Une nouvelle de Thoman Mann. C'est pratique une nouvelle, car on peut la relire plusieurs fois facilement. Et celle-ci, je l'ai déjà relue deux fois. Il émane de ce petit livre un charme, et un mystère que je ne percerais sans doute jamais. Tonio Kroger La Recherche. Oui, ce n'est pas Le Livre de Poche mais Folio. Il existe des versions plus luxueuses de La Recherche du temps perdu, mais j'aime ces livres à la couverture jaunie, craquelée, cornée... 
Du côté de chez SwannA l'ombre des jeunes filles en fleurs