SW1

Je ne m'arrête jamais d'habitude à L., petite ville sur ma route quotidienne. Il y a bien un supermarché LIDL mais je ne vais pas dans les hard discounts, magasins tristes venus d'Allemagne. Mais ce soir-là, j'espère calmer rapidement une toux naissante en achetant une boite de pastilles menthe. Je fais le tour du magasin deux fois sans la trouver (la boite), et, évidemment, personne pour me renseigner. Je sors bredouille ; de toute façon, je n'ai pas de monnaie et les cartes ne sont pas acceptées au-dessous de 15 euros.

A la sortie, je croise des sweats, des baskets, des casquettes, des baggies, des jeans slim, des ceintures scintillantes, des cheveux bétonnés au gel : deux garçons, deux filles, les deux petits couples (de sexe opposé) sortent du supermarché avec dans les mains une bouteille d'American Cola, deux canettes de bière Grafenbrau, un paquet d'Haribo, des marshmallows.

Sur le parking, les filles se tirent l'une l'autre par la main, s'éloignent des mecs pour s'enlacer.

Cela ne déplait pas aux deux lascars de regarder leurs copines s'amuser entre elles... Mais celles-ci ne veulent pas qu'ils soient simples spectateurs du jeu, elles leur demandent d'en faire autant, entre eux je veux dire, "allez les gars, faîtes pas les timides". Les garçons sont gênés, il faut les comprendre, il ne sont pas préparés.

L'un dit : "je ne vais quand même pas lui mettre la main dans le froc !". Personne ne lui a demandé.

Mais ils acceptent vite de faire que ce que leurs copines font et leur demandent de faire (les gaillards se laissent-ils donc si facilement mener par le bout du nez ?).

Les deux jeunes mâles se rapprochent alors, pas franchement, mais leurs lèvres charnues entrent bien en contact... et ne se séparent pas tout de suite, malgré les regards amusés des passants qui ralentissent le pas, s'arrêtent même. Il se pourrait bien que les deux garçons y prennent gout et leurs copines seraient bien embêtées (quoique).