Thomas
C'est une histoire de plus entre deux garçons. L'un c'est moi, l'autre, je ne me souviens plus de son nom. D'ailleurs je ne souviens plus de grand chose. Appelons-le Thomas.
Je le rejoins quelque part, je sais dans quel endroit, il est dans une pièce au fond, une pièce avec une antichambre par laquelle je passe... Il ne m'attend pas mais il sourit en me voyant. Nous ne sommes pas amis mais nous nous côtoyons quelque part (école ou travail), nos regards se croisent souvent mais nous ne nous sommes pas encore rapproché l'un de l'autre.
Dans la pièce, je dirai qu'il se tient, debout ou assis, de façon lascive. Il a envie de jouer avec le feu...
Il me croit timide et il se croit un garçon hardi, qui n'a peur de rien. Mais son désir pour moi le trouble, finit par le paralyser dans cette position sensuelle. Il veut que j'ose, pour se dire après : "c'est lui qui a voulu". S'il pense que je vais tomber dans son piège... il a raison. Je suis trop content de le voir si faible...
Quelques pas et je suis contre lui. Il ne résiste pas à ma douce étreinte. Est-ce qu'une femme pourrait l'embrasser comme ça ?
Oui, avec la langue le baiser, Thomas. C'est ainsi depuis toujours, je n'invente rien. Ta bouche est ma bouche et vice-versa.
Thomas détourne le regard quand je passe mes mains sous son sweat. Il se demande si le point de non-retour est passé, s'il est trop tard pour mettre sur le compte d'un égarement le baiser accepté d'un garçon. Non, juge-t-il. Il recule brusquement et me dit quelque chose comme : "il faut que j'y aille... j'ai cours".
Peut-être a-t-il vraiment cours tout de suite, peut-être que je me fais des idées ?
Après cet épisode, Thomas se retrouve en ma présence plusieurs fois mais joue la carte de l'indifférence et l'oubli. Mais son désir est intact, je le sais. En ce qui me concerne, je ne sais pas si j'ai envie de lui. Je ne m'abaisserai pas en tout cas à le "relancer". Je le laisse libre de choisir si oui ou non, il veut de moi.
Un jour, je cherche dans la rue une boulangerie pour me payer un sandwich pour le déjeuner quand je le rencontre. Comme s'il me cherchait, il va droit au but. Il est chaud pour que nous allions ensemble quelque part, pour... enfin pour ce que je sais. La rencontre d'un ami commun nous empêchera de faire l'amour. Mais ce n'est pas très important. Ce n'est que partie remise, une nouvelle fois.