Nuit du 5 septembre

Ordre. Ne pas se mouiller. A peine se retourner pour ce garçon, qui s'attarde dans mon dos. Qu'attend-il ? Il est venu me dire au revoir, il a trouvé un travail ailleurs. Et moi ? Moi, hein, moi ? Je ne sais pas, je vais rester encore un peu ici.

Lui, il réapparaît à l'aube blanche, comme sorti d'un film, un mauvais film : scène qui n'a pas été tournée, que nous ne verrons pas, un peu frustrés, mais il nous raconte, et nous imaginons. Il s'est perdu la veille dans "les marais salants". Il a erré toute la nuit sans retrouver son chemin.
Chaos.
Il se sent sale, sel et sueur sur sa peau. Alors il se tourne vers le lac, s'approche de l'eau, même si l'eau n'est pas très claire. Je le suis. Il plonge tout habillé, jean et tee-shirt. Je le suis, sans enlever non plus jean et tee-shirt. Je me sens attaché à lui comme à une ancre je coulerais avec lui. Dans l'eau trouble, ma brasse est moins rapide que son crawl, il me sème.